28 février 2022
Lecture 4 mn
Travailler avec les expertises acquises en audit externe et accéder à une véritable richesse culturelle
Olivier Paul, Internal audit manager, Publicis
Pourriez-vous nous parler de votre parcours ?
Olivier Paul : J’ai un parcours post-bac d’école de commerce, à l’ESSCA, un Master en audit expertise comptable et un DSCG (Diplôme Supérieur de Comptabilité et de Gestion). J’ai d’abord eu une première expérience de 3 ans chez KPMG comme auditeur externe en grand compte. Je travaillais principalement sur les secteurs d’activité suivants : la restauration rapide, le luxe, et la grande distribution. J’ai été recruté chez Publicis en 2017 en tant qu’auditeur interne senior, puis j’ai été promu manager.
Comment s’est passé votre recrutement chez Publicis ?
O.P. : Lors d’une mission en audit externe, j’ai été contacté par un cabinet de recrutement qui travaille avec le département depuis longtemps et qui a d’ailleurs recruté quasiment toute l’équipe actuelle. C’était un bon timing pour moi et le poste m’a tout de suite intéressé.
Qu’est-ce qui vous a particulièrement décidé ?
O.P. : L’Audit Interne m’attirait déjà, parce que cela me permettait de capitaliser sur les compétences que j’avais acquises au sein d’un cabinet en audit externe et de pouvoir les mettre en œuvre dans l’entreprise dans laquelle je travaillais plutôt que chez un client. Avec pour objectif de faire évoluer les choses, identifier des problèmes et améliorer des process. Ensuite, évidemment, nous avions avant le Covid une fonction qui entraînait beaucoup de déplacements et permettait d’avoir accès à une richesse culturelle qui m’intéressait, avec la possibilité de travailler avec beaucoup d’interlocuteurs différents dans le monde. Et puis enfin, il y a le secteur de la communication, que je connaissais depuis mon premier stage chez KPMG, qui n’était pas en audit mais dans le département communication justement, et j’en avais gardé un excellent souvenir.
« Ne plus pouvoir voyager est un problème, une déception et une frustration »
Depuis le Covid, les possibilités de déplacements ont été considérablement réduites. Comment avez-vous géré cet obstacle ?
O.P. : C’est une période compliquée, c’est certain. Pour ma part, j’avais fait auparavant 3 années complètes, pendant lesquelles j’ai eu l’occasion de faire beaucoup de déplacements. Le fait de ne plus pouvoir voyager est un problème, une déception et une frustration : travailler à distance n’est évidemment pas la même chose que de le faire sur place avec nos interlocuteurs. Cependant je dois reconnaître que c’était aussi l’occasion, à titre personnel, de faire un break dans ces déplacements et de retrouver un rythme de vie moins soutenu.
Mais cela reste très compliqué, notamment pour les jeunes auditeurs arrivés récemment. Ils découvrent une activité à distance, ils n’ont pas eu l’occasion de rencontrer autant d’opérationnels que nous. Nos interlocuteurs internes lors des missions nous apportent énormément, en partageant leur savoir-faire et leur expertise dans leur domaine de responsabilité et en nous permettant de développer notre connaissance des différents métiers de l’entreprise, les secteurs d’activité… Nous essayons donc de transmettre aux derniers arrivants ce que nous avons eu l’occasion d’acquérir auparavant.
Une fois la crise sanitaire passée, pensez-vous reprendre les déplacements au même rythme qu’auparavant ?
O.P. : Nous les reprendrons sans doute d’une manière un peu différente. Nous devrons nous adapter en fonction des pays, des zones de risque sanitaire. Je n’imagine pas que les déplacements reprendront à hauteur de 75% comme c’était le cas auparavant, mais nous ne resterons pas à 100% en distanciel. Ce ne peut être qu’une solution provisoire qui nous permet de maintenir un niveau de contrôle correct pour le Groupe. Mais rien ne vaut un audit sur le terrain, de pouvoir discuter en direct avec les équipes. Il y a une communication interpersonnelle qui s’établit et qui est très importante.
Cette haute fréquence de déplacements, telle qu’elle existait auparavant, est-elle encore un atout ou un obstacle pour les jeunes auditeurs ?
O.P. : Je pense que c’est encore un atout aujourd’hui. Chez Publicis, les jeunes auditeurs qui ont été recrutés l’ont été avec cette perspective de déplacements. Ils ont reçu une information claire sur la fréquence des déplacements liés à la fonction et tous étaient très motivés par cet aspect du travail. Pour autant, avec la situation sanitaire actuelle et les difficultés de voyager qu’elle entraîne, le risque d’être bloqué dans un pays durablement peut sans doute freiner certaines personnes…
« Des « cafés de l’audit » et des comités de formation »
Comme se déroule la formation chez Publicis ?
O.P. : Il y a une semaine complète d’accueil pour les nouvelles recrues. Ceux-ci vont rencontrer l’équipe de direction du département, avoir des échanges avec les différents managers, les seniors, pour comprendre le fonctionnement général. Je dirais que c’est le premier niveau de formation. Cela permet d’acquérir une compréhension globale des activités du Groupe et des risques associés. Ensuite, chaque mission va représenter une formation en tant que telle en découvrant une activité en particulier et en s’attachant à comprendre ses problématiques spécifiques.
C’est le « comité de formation », composés de managers et séniors qui organise la formation sous la supervision de la direction du département. Ils organisent des « café de l’audit » en proposant des thématiques à aborder.. Nous faisons intervenir régulièrement des opérationnels (CFO d’une agence, CEO, directeurs de clientèle…) qui viennent nous présenter leur activité dans un contexte différent de celui d’une mission. C’est une manière plus libre d’échanger. Nous contactons également les fonctions corporate telles que la finance, le procurement, les RH etc…Pendant ces rencontres, chaque intervenant peut partager les enjeux spécifiques propres à son activité ainsi que les risques associés, et nous pouvons échanger sur la façon dont l’Audit Interne peut les accompagner.
Et enfin, il y a « Marcel », une plateforme d’intelligence artificielle développée par le Groupe, qui permet de connecter tous les employés de Publicis dans le monde. Une sorte de Réseau social et global, qui intègre des outils comme « Marcel conversations », et « Marcel classes » qui est une énorme base de donnée d’e-learning, avec des programmes sur les soft skills et hard skills, auxquels chacun peut participer comme il le souhaite. Et nous signalons aux membres du département ceux qui nous semblent particulièrement pertinents pour notre activité.