26 mai 2022

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La parole aux étudiants - partie 4

Partenaire de lIFACI, TBS Education* forme des diplômés Mastères Spécialisés© Audit Interne et Contrôle de Gestion (AICG), Full Time, Part Time et Executive.

Dr Fabienne Oriot, Professeure et Responsable de cette formation, explique comment lenseignement a dû sadapter aux nouvelles tendances liées au recrutement des auditeurs internes.

« Il ny a plus une manière unique, aujourdhui, daccéder à nos métiers, place à la diversité des profils et des parcours ! »

Les étudiants en audit interne, et notamment ceux de votre Mastère AICG que nous avons interrogé dans le cadre de ce dossier, semblent aujourdhui avoir des profils très divers. Est-ce un phénomène nouveau ?

Fabienne Oriot : Non, cest plutôt le résultat dune démarche initiée il y a plusieurs années, et qui est en quelque sorte devenue notre marque de fabrique MSAICG, clairement différenciante et revendiquée.

Nous avons des étudiants et apprenants d’âges très différents – de 23 à 40 ans, dans une même salle de classe – et avec des profils et des parcours professionnels également très variés : par exemple, vont se côtoyer un pharmacien, une avocate, quelques commerciaux, des ingénieurs, un directeur d’ agence bancaire et des étudiants plus jeunes... 

Des personnes souhaitant évoluer, dynamiser leur carrière ou opérer un changement professionnel. 

Avec au final une vraie mixité d’âges, de profils de cultures professionnelles et internationales : 10 à 13 nationalités différentes selon les années. 

Cette spécificité est un vrai challenge mais revêt aussi un véritable intérêt : expérimenter la diversité des métiers et la transversalité des projets de la vraie vie en entreprise.

 Lorsque nos étudiants travaillent ensemble en groupes sur un projet, une étude de cas ou des jeux de rôle, ils éprouvent la diversité des points de vue et des grilles de lecture. Ils apprennent le management transversal, la négociation, la gestion des conflits. Donc certes, on élabore un tableau de bord ou on construit une cartographie de risques, mais on est aussi en train d’apprendre à s’adapter, à faire preuve d’empathie, à emporter l’adhésion, à communiquer efficacement, etc.

Adaptez-vous vos enseignements aux nouvelles attentes des recruteurs ?

F.O. : Bien sûr, nous sommes en permanence en train d’adapter nos enseignements, à l’écoute du marché, des demandes des recruteurs, DAF ou Directeurs daudit interne, de nos intervenants professionnels, des Alumnis : nous sommes en veille constante.

Notre souci numéro 1, cest lemployabilité à court et long terme, la montée en compétences. Le MSAICG est une formation très opérationnelle et très professionnalisante en audit interne, contrôle de gestion et systèmes d’information. Nous sommes reconnus pour ça, l’agilité BI, être à l’aise avec les outils pour laisser place à la vraie valeur ajoutée de nos métiers !

« Une optique absolument professionnalisante »

De quelle façon ?

F.O. Nous jouons sur plusieurs partitions. Des rencontres formelles, dans le cadre de notre conseil de perfectionnement, dans lequel tous les métiers de l’audit interne et du contrôle de gestion sont représentés. Je coordonne également une soixantaine dintervenants professionnels (contrôleurs de gestion, directeurs daudit interne, DAF…), qui sont donc au contact direct des nouveaux besoins organisationnels. Ils sont issus d’entreprises de taille et de secteurs très différents, du privé et du public, du non-profit, de start-ups, etc  .

Là encore une belle diversité d’enjeux et d’opportunités professionnelles !

Je tiens à ce contexte extrêmement hétérogène avec une diversité d’étudiants et dintervenants qui permettent de couvrir un maximum de champs demployabilité, de rencontres professionnelles et humaines !

Et puis nous organisons aussi de nombreux événements avec nos partenaires l’IFACI et la DFCG, des soirées de parrainage, du mentoring. Le MSAICG compte plus de 1 500 diplômés : c'est une véritable opportunité pour nos étudiants de dialoguer, de questionner, de faire avancer leur projet professionnel.

Quelles sont les évolutions récentes qui ont fait lobjet de réflexions ?

F.O. : Nous venons par exemple davoir une discussion sur le fait de mettre au programme ou non laudit des systèmes dinformation et la cybersécurité, qui est un sujet très complexe et qui nécessiterait de nombreuses heures. Il ny a pas forcément unanimité sur des sujets comme celui-là, mais nous devons être à l’écoute. Nous consacrons déjà du temps à des outils comme Excel, VBA, Power BI, qui répondent à la demande du moment et permettent à nos étudiants davoir une certaine agilité IT.

Il y a également les thématiques RSE, lextra-financier… La liste de compétences à acquérir ne cesse de se rallonger et le temps des enseignements est limité puisqu’il doit aussi laisser la place pour une mission professionnelle en entreprise, soit sous la forme d’un stage soit sous la forme d’une alternance d’une année.

« On est à une croisée des chemins avec une vraie « révolution » pour les recruteurs »

Les recruteurs semblent toujours rechercher en priorité des candidats qui soient passés par des grands cabinets. Est-ce que cette tendance reste forte, ou existe-t-il une possibilité aujourdhui pour vos jeunes diplômés daccéder directement à laudit interne, sans passer par cette voie ?

F.O. : Cest quelque chose que lon entend depuis toujours. Maintenant, je pense quil ny a plus une seule manière daccéder à nos métiers. Nous entrons dans un nouveau monde et il me semble que cette nécessité absolue de passer par un cabinet daudit est en voie dobsolescence. Il y a une réalité qui est que les cabinets daudit forment très bien les personnes qui passent par cette case intermédiaire. Cest indéniable. 

Mais ce que lon entend aussi maintenant régulièrement dans les cabinets daudit – car nous discutons beaucoup également avec eux -  cest quil est plus difficile de retenir les jeunes diplômés ». Au bout de deux ans, parfois moins…., ils quittent les cabinets, happés par d’autres opportunités en entreprise. Or, deux ans c’est court pour rentabiliser l’intégration d’une recrue.

On est à la croisée des chemins avec une vraie réflexion de la part des recruteurs sur les besoins et attentes des nouvelles générations. Une réflexion qui sest accélérée avec la crise sanitaire et les périodes de confinement, de télétravail et de recentrage sur soi.

Nous sommes dans une période très favorable sur le marché de lemploi pour nos métiers. Les recruteurs font donc face à une grande volatilité qui rebat les cartes.

Les nouvelles générations ont des attentes nouvelles, que les recruteurs doivent comprendre puis assimiler, ce qui n'est pas si facile. Les recruteurs ont aussi des demandes précises de compétences toujours plus larges - et pas que techniques. Parfois, l’offre et la demande avancent sur des voies un peu parallèles qui ne se rencontrent pas. Mon métier c’est de les faire se retrouver, de les mettre en relation, dans leur diversité et avec leurs hauts niveaux d’exigence réciproques. 

« Il est crucial que loffre et la demande se rencontrent dans leur diversité et leur nouveauté, en inventant de nouveaux partenariats »

Et pour les plus expérimentés ? Ceux qui ont déjà un certain parcours professionnel et qui souhaitent réorienter leur carrière ?

F.O. : Selon moi, c’est une opportunité à creuser, que les cabinets d’audit ont peut-être intérêt à prendre en considération. Certes, les plus jeunes sont aisément adaptables au travail en équipe, au changement de mission, mais quelques années d’expérience c’est aussi plus de recul et de maturité, plus de savoir-être. Dans les départements Advisory des cabinets par exemple, ces profils ont toute leur place pour travailler sur des missions de pilotage de la performance stratégique, de management des risques… Avec la possibilité de tirer le meilleur parti de tout ce que nous leur enseignons au sein du Mastère AICG.

Est-ce que cette volonté des directeurs daudit interne de recruter des candidats issus de laudit externe ne tient pas aussi au fait queux-mêmes ont suivi ce parcours en début de carrière ?

F.O. : Sans doute pour une part, car cest une excellente école, on ne peut pas dire le contraire. Ce qui me gêne plus, cest lorsquon donne limpression que cest incontournable. Aujourdhui, il y a différents chemins.

Je pense par exemple à Lucas Boushra, un de nos diplômés que vous avez également interviewé. Il souhaitait faire du contrôle de gestion après le MSAICG et finalement il a trouvé laudit très intéressant. Il a commencé par laudit externe, est allé ensuite travailler en audit interne en banque et cette année il vient de retourner vers laudit en cabinet . Pour moi, la vraie nouveauté, elle est là. De pouvoir faire ces allers-retours, enrichis de nouvelles compétences intéressantes, et quil y ait cette porosité organisée entre les différents univers professionnels. 

Les jeunes diplômés dun Mastère AICG sont-ils suffisamment armés pour intégrer directement un département daudit interne en entreprise ?

F.O. : Oui, puisque nous faisons tout pour qu’ils soient directement opérationnels. Ceux qui les emploient en stage ou en alternance en attestent. Les enseignements sont aussi complets que possible et également très appliqués avec des projets, des études de cas, des jeux de rôle. Dans le cours sur les techniques de communication orale des auditeurs par exemple, nous leur proposons d’animer des réunions d’audit, de vivre des entretiens filmés, de debriefer sur leurs ressentis d’auditeurs et d’audités tour à tour, etc.

La force de notre formation MSAICG c’est aussi de jouer sur la complémentarité de l’audit interne et du contrôle de gestion, ce qui offre un véritable équilibre de compétences, très valorisé par les recruteurs en Direction générale !

* https://www.tbs-education.fr/formation/ms-audit-interne-et-controle-de-gestion/

 ; https://www.linkedin.com/school/tbseducation/