26 mai 2022
Lecture 4 mn
La parole aux étudiants - partie 2
Lucas Boushra, diplômé TBS Education en 2011 et Senior Manager audit interne PWC
"L’Audit est un métier de contrôle mais, avant tout, un métier d’échange et d’écoute”
Pouvez-vous nous parler de votre parcours jusqu’à votre récente prise de fonctions chez PWC ?
Lucas Boushra : J’ai effectué un parcours pédagogique en deux étapes. Tout d’abord avec Kedge Business School à Marseille avec un cursus classique d’école de commerce avec des stages à réaliser en entreprise et des semestres d’études à l’étranger. Une formation intéressante et très complète. Cependant, si je me sentais bien formé, je ne me sentais pas pour autant apte à travailler. Je ressentais le besoin d’apprendre véritablement un métier.
J’avais effectué un premier stage en contrôle de gestion à La Compagnie Financière Edmond de Rothschild et j’ai voulu approfondir ce domaine. C’est ce qui m’a poussé à me renseigner et j’ai découvert le Mastère Spécialisé en Audit interne et contrôle de gestion (AICG) à TBS Education, qui pour moi était synonyme de professionnalisation.
Vous n’aviez donc pas au départ l’ambition de vous diriger vers l’audit interne ?
L.B. : Non, j’avais des notions pour avoir croisé des auditeurs internes au cours de mes stages, mais je comptais vraiment me diriger vers le contrôle de gestion. Je suivais la formation d’audit interne parce que cela faisait partie du cursus et que j’étais simplement heureux d’acquérir une seconde compétence. Et pourtant, je n’ai pas travaillé une seule journée en tant que contrôleur de gestion. Mais je ne le considère pas du tout comme un échec ou une frustration, parce que j’ai appris depuis beaucoup d’autres choses.
Comment vous êtes-vous alors finalement dirigé vers l’audit ?
L.B.: J’ai effectué un autre stage en contrôle interne à la Compagnie financière Edmond de Rothschild et découvert de nouvelles thématiques : gestion des risques, respect des procédures, séparation des tâches, etc… et j’y ai découvert la diversité et la complexité du monde des risques que je n’imaginais pas. Ensuite, j’ai évolué pendant trois années au sein de KPMG en tant qu’auditeur externe, avec une spécialisation bancaire. J’y ai acquis de nouvelles compétences mais très axées sur les chiffres et les états financiers. Cela a créé chez moi une certaine frustration : celle de finalement ne pas connaître réellement les processus et le fonctionnement d’une banque et donc la volonté pour moi d’aller plus loin dans la compréhension de son fonctionnement. C’est à ce moment que j’ai intégré HSBC en tant qu’auditeur interne. J’y suis resté pendant 3 ans, avec un apprentissage culturel important lié au fait de travailler dans une banque anglo-saxonne et une façon de travailler très différente des cabinets d’audits. Avec par exemple une nécessité beaucoup plus marquée de convaincre et d’argumenter. C’est ce que j’ai découvert encore plus fortement lors de mon parcours, chez ING, en tant que responsable de mission au sein d’une équipe plus petite où l’accompagnement et la pédagogie des équipes étaient d’autant plus importants, dans un esprit assez start-up.
Ce sont ces aspects du métier (Accompagner, argumenter, convaincre…) qui vous ont avant tout conduit à vous diriger vers les métiers du risque ou y-a-t-il eu d’autres facteurs ?
L.B. : Je pense que les aspects de transmission et de pédagogie font clairement partie de mes moteurs - je suis d’ailleurs aujourd’hui chargé d’enseignement au sein de TBS au sein du Mastère AICG sur la pratique de l’audit interne en banque. Par ailleurs, il ne faut pas sous-estimer l’apprentissage personnel car ce sont des métiers où l’on apprend toujours. Cela fait plus de dix ans que je travaille dans le domaine des risques bancaires et il y a continuellement de nouveaux sujets qui émergent. Même si l’on pense bien connaitre un secteur, on ne l’abordera pas de la même façon dans une organisation ou une autre, les approches peuvent et doivent être différentes. Il y a également le côté humain : on apprend énormément au contact des personnes que l’on rencontre. C’est un métier d’échange et d’écoute. Comprendre les problèmes de nos interlocuteurs, c’est la possibilité de trouver ensemble des solutions et les accompagner dans la mise en œuvre de celles-ci. Il faut donc avoir envie d’apprendre, mais aussi de renouveler ses acquis, parce que ce qui était vrai il y a un an ne l’est plus forcément aujourd’hui. Se renouveler est d’autant plus important qu’il y a tout d’abord les évolutions des exigences réglementaires, mais aussi la nécessité de devenir des « auditeurs 3.0 », qui ne travaillent quasiment plus sur papier et à qui l’on demande d’avantage maîtriser les outils de data analytics, voir d’évoluer vers du « continuous moniroting » qui changera, à terme, le rôle et positionnement d’une fonction d’Audit.
« On part bien armés et avec de très bonnes bases »
Comment jugez-vous aujourd’hui l’adéquation entre ce que vous avez appris en formation et la réalité du terrain ?
L.B. : Il y a une vraie adéquation entre l’apprentissage académique et les besoins de l’entreprise parce que la formation à TBS Education donne un véritable socle de connaissances qui nous permet de partir bien armés. Les intervenants viennent de différents secteurs et sont de très haut niveau, mais évidemment rien ne vaut la pratique.
Récemment, vous vous êtes tourné vers l’audit externe en intégrant PWC ?
L.B. : Je n’ai pas rejoint PwC en tant qu’auditeur externe mais bien en tant que Senior Manager en Audit Interne et gestion des risques dans les services de conseil. Nous sommes une équipe d’auditeurs et contrôleurs internes spécialisés en banque, assurance et gestion d’actifs. Nous intervenons pour des clients de taille et de typologie différentes qui souhaitent externaliser leurs fonctions de contrôle périodique et nous réalisons leurs plans d’audit pluriannuel. Il peut aussi s’agir d’interventions où nous apportons des compétences très techniques tels que la fiscalité ou la gestion des ressources rares que ne possèdent pas tous nos clients.
J’ai fait ce choix par souci de renouvellement et afin d’acquérir une vision transversale du marché.