14 janvier 2019

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Soft skills - Une vision plus humaine du travail partagée (presque) partout dans le monde

Si la définition de ces « compétences humaines » est à peu de choses près la même dans tous les pays, les « soft skills » ne sont pas tous abordés de la même façon, ni ne revêtent la même importance. L’appréciation de ces qualités varie en fonction des pays et des différentes cultures. Les « soft skills », quels que soient les pays, réunissent les mêmes compétences comportementales de base : la gestion du stress, l’autonomie, la capacité d’écoute, l’empathie, l’esprit d’équipe, la prise de décision, la créativité, le leadership.... Mais sont-elles toutes aussi importantes selon les régions du monde, la culture ou l’organisation des entreprises ? Joblift.fr a lancé une étude d’envergure sur les « soft skills » les plus demandées par les recruteurs en fonction des pays. Pour l’Europe, on constate déjà quelques petites différences : • En France : l’autonomie et la rigueur se hissent aux premières places, devant un bon relationnel (22% et 19% contre 15%). • Au Royaume-Uni : c’est l’engagement (18%) et la bonne communication (17%) qui priment. • En Allemagne : l’esprit d’équipe prévaut (30%), suivi de la fiabilité (26%). L’engagement (24%) arrive en troisième position. Aux Pays-Bas : la flexibilité (37%) et la bonne communication (36%) arrivent en tête.  Les pays nordiques semblent être les véritables précurseurs en la matière : « En Finlande et en Suède, les enfants apprennent dès l’école primaire à s’exprimer et à travailler en équipes », explique Valérie Pham-Trong, directrice de Ionis-STM (Ionis School of Technology and Management). Outre-Atlantique, le classement des « Soft skills » est très marqué : • Les États-Unis mettent en avant une bonne gestion du stress, notamment pour intégrer les changements (42%) et la capacité d’évoluer dans un environnement complexe (21%). Au Canada, Randstad, spécialiste de l’intérim et des services en ressources humaines, affirme que la confiance en soi est l’atout majeur pour trouver un emploi et le conserver, devant la passion et la curiosité. Au Brésil, pays émergent, une bonne gestion du stress est recherchée par 41% des employeurs Une statistique donc extrêmement proche du résultat des États-Unis. 

Une tendance uniquement occidentale ?

On pourrait penser que les entreprises occidentales ont des attentes plus fortes en matière de « soft skills ». Toutefois, certaines « capacités comportementales » sont également fortement demandées dans des pays comme la Chine, où la gestion d’équipe (plébiscitée à 55%) et la gestion du stress sont des éléments importants pour les employeurs. En Inde, l’esprit d’équipe est aussi très recherché.  C’est sans doute au Japon que les « soft skills » sont encore aujourd’hui les moins mises en avant. Les raisons en sont multiples.Si le taux de chômage est dans ce pays extrêmement bas (2,4%),le recrutement se fait généralement via de véritables « agents », et rarement en échange direct avec le candidat ou la candidate. Et il est essentiellement basé sur l’expérience professionnelle, plus que sur les aspects relationnels. Culturellement, les relations entre collaborateurs au sein des entreprises sont très différentes de ce que nous connaissons. Elles sont toujours très codifiées et l’avancement se fait encore beaucoup à l’ancienneté, plus qu’au mérite. Les Japonais se montrent réticents à utiliser les réseaux sociaux professionnels, car il est assez mal vu de revendiquer le fait de chercher un autre emploi. Et ce sont les postes dans des entreprises étrangères qui séduisent de plus en plus les jeunes générations, qui les trouvent plus bienveillantes que les grands groupes nippons. Enfin, s’il existe très peu de données sur le développement des « soft skills » sur le continent africain, on constate tout de même en Côte d’Ivoire une demande accrue en capacité d’anticipation, de gestion de difficultés, de leadership, d’esprit critique ou de force de proposition.  Les « soft skills » représentent décidément bien les compétences de l’avenir, celles d’un monde du travail qui se veut définitivementplus humain.