14 janvier 2019
Lecture 3 mn
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La profession vue par Florian CAMILLERI, Responsable de l’audit interne & Délégué à la Protection des Données.
Âgé de 33 ans, Florian Camilleri a intégré il y a quatre ans Groupe SOLIMUT Mutuelles de France à Marseille. Il est aujourd’hui Responsable de l’audit interne, un métier qu’il trouve d’autant plus intéressant qu’il y a ajouté la dimension de Délégué à la Protection des Données, un domaine qui pour lui devrait être plus souvent évoqué par les auditeurs.
Pourriez-vous vous présenter en quelques mots ?
J’ai étudié en école de commerce à Toulouse, tout en travaillant en alternance au sein du service d’audit interne du Groupe Orange. Par la suite j’ai intégré le cabinet d’audit EY. Ça a été une expérience très formatrice, mais je souhaitais être acteur de l’évolution d’une et seule organisation plutôt que d’entrevoir le fonctionnement d’une multitude de clients. Puis j’ai eu l’opportunité d’intégrer un groupement de mutuelles, le Groupe SOLIMUT Mutuelles de France (voir encadré), où j’exerce aujourd’hui la fonction de Responsable de l’audit interne et, depuis le 25 mai, celle de délégué à la protection des données.
Un poste qui correspondait à vos attentes ?
Oui, d’autant plus que les mutuelles ne sont pas des organisations comme les autres, ce sont les adhérents, bénévoles, qui composent l’assemblée générale et le conseil d’administration. Elles défendent des valeurs qui guident nos actions en interne. C’est plutôt valorisant à titre personnel. Et puis il a fallu que je mette en place le service d’audit interne dans un secteur qui avait été peu atteint jusque-là par la maîtrise des risques. C’est un véritable changement de culture qu’il a fallu conduire, un beau challenge.
Qu’est-ce qui vous intéresse le plus aujourd’hui dans l’exercice de votre métier?
Avoir eu le champ libre pour installer le service dans un secteur en pleine mutation et aujourd’hui tenter de répondre aux enjeux réglementaires et de développement au travers des missions déterminées conjointement avec les directions et les différentes instances de gouvernance. Je me retrouve donc face à des publics très variés, des militants comme des opérationnels techniques. Il faut savoir adapter son discours et à chaque fois faire un travail sur soi-même. C’est passionnant et motivant.
Avez-vous suivi des formations complémentaires ?
J’ai repris des études universitaires à Paris Dauphine où je fais partie de la première promotion du DU « Délégué à la Protection des Données ». J’ai en effet également cette seconde responsabilité qui pour moi est très complémentaire de celle d’auditeur interne, même si cette combinaison n’est aujourd’hui pas si souvent évoquée dans notre métier. Je me suis aussi formé sur la norme Solvabilité 2, règlementation majeure qui est venue profondément changer la culture des mutuelles.
Comment imaginez-vous l’évolution de la profession ?
On parle beaucoup du développement et des implications de l’intelligence artificielle dans le futur, mais nous y sommes déjà. Les SI sont clairement incontournables aujourd’hui et les auditeurs doivent s’y intéresser, sans quoi certaines étapes des processus resteront des boîtes noires. Cependant, les machines, aussi intelligentes qu’elles puissent être, ne pourront pas tout prendre en compte.
En effet, au-delà des missions d’assurance, il est demandé aux auditeurs d’exercer un rôle de conseil, d’évaluer les risques dans des environnements complexes et mouvants. Cela implique une approche personnalisée intégrant l’ensemble des parties prenantes. Les machines sont encore loin d’en être capables. En s’adaptant un tant soit peu, l’audit a encore un bel avenir devant lui.
[box type="info" align="" class="" width=""]SOLIMUT
• CRÉATION EN 2012
• GROUPEMENT DE 10 MUTUELLES
• 1 001 375 PERSONNES PROTÉGÉES
• 800 SALARIÉS
• 429 MILLIONS D’EUROS DE CA[/box]