12 mars 2023

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De nouvelles normes de l’audit interne au service de l’intérêt général

Pour la première fois depuis un peu plus de 20 ans, l’IIA1 (Institute of Internal Auditors) propose une révision en profondeur des normes de la profession. De véritables lignes directrices sur le plan international prenant en compte les nouveaux enjeux de la profession. Une traduction en français est en cours, sous l’égide de l’IFACI, qui donnera lieu à une consultation des professionnels et des parties prenantes dès le mois d’avril.

Pour son  projet de refonte du CRIPP (Cadre de Référence International des Pratiques Professionnelles de l’audit interne), l’IIA1 a non seulement pris en compte l’évolution de la profession mais a également voulu établir un lien avec l’intérêt général. S’adressant au monde de l’entreprise et à la société au sens large, ce projet souligne la volonté des organisations de ne plus se soucier uniquement de faire de bénéfices, mais aussi d’assurer un avenir pérenne pour la planète. 

Le CRIPP faisant autorité au niveau international, la révision de ces normes est un événement important puisqu’elle aura un impact non seulement sur la pratique des métiers d’auditeur interne, contrôleur interne et gestionnaire des risques, mais aussi sur la façon dont les régulateurs évalueront les travaux réalisés par l’audit interne (des organismes régulés).

Les nouvelles normes proposées, en cours de traduction sous l’égide de l’IFACI2 devraient être très opérationnelles et confirmer que le CRIPP est « l’arc-boutant de la mission de l’audit interne, laquelle consiste à accroitre et préserver la valeur de l’organisation en donnant avec objectivité une assurance, des conseils et des points de vue fondés sur une approche par les risques », comme l’explique Lily Bi, vice-présidente exécutive au sein de l’IIA, en charge des normes d’audit interne et des certifications mondiales. 

Une démarche professionnelle qui intervient également à un moment clé

Ce projet de nouvelles normes constitue une démarche professionnelle très officielle qui intervient également à un moment clé, permettant d’asseoir la légitimité de l’organisation dans la perspective de l’arrivée de nouvelles directives sur le reporting ESG3. L’IIA a d’ailleurs démontré sa capacité de mobilisation en faisant appel à une multitude d’acteurs et de professionnels de l’audit interne à travers le monde, ainsi qu’à plus d’une quarantaine de parties prenantes externes : Fonds monétaire international, Banque mondiale, Commission européenne… 5 000 personnes ont aussi participé à deux webinaires mondiaux accessibles au public et 5 ateliers régionaux ont été organisés l’an dernier, permettant de recueillir les avis de membres de chapitres de l’IIA issus de 91 pays.

Une fois la traduction du projet de révision réalisé, deux mois de consultation seront organisés pour la France à partir du mois d’avril, permettant à chacun de donner un avis sur les nouvelles normes proposées. Le troisième trimestre 2023 sera consacré à l’étude des commentaires, le texte final devant être finalisé à la fin de l’année 2023. Quant à son application, elle est prévue 12 mois plus tard, soit à la fin de l’année 2024.

1 https://www.theiia.org/

2 Lien vers l’interview d’Hervé Cavey

3 https://blog.ifaci.com/esg-la-nouvelle-donne-europeenne-pour-les-entreprises-et-les-comites-daudit/