21 octobre 2022
Lecture 3 mn
"C’est une formation très structurante, qui permet vraiment d’avoir les bases, de bien cerner l’organisation, le rôle de chacun"
Claire Bousquet, Responsable contrôle interne central groupe Eramet
Pourquoi avez-vous choisi d’obtenir le certificat COSO IC (contrôle interne) ? Par choix personnel ? À la demande de votre entreprise ?
C’était un choix personnel. J’ai un parcours professionnel essentiellement en finance. J’ai travaillé une quinzaine d‘années en contrôle de gestion, sur des périmètres différents, mais toujours dans l’industrie lourde. Je me suis aperçue que, le plus souvent, nous produisions des chiffres, nous les analysions, mais que nous ne travaillions pas vraiment sur le fond, souvent par manque de temps. C’est-à-dire sur les processus, sur la compliance.
Chez Eramet, nous avons créé la fonction de contrôle interne fin 2018, et cela nous a semblé naturel, à ma hiérarchie comme à moi-même, de m’orienter vers cette fonction et ce nouveau périmètre. Avec l’idée de se poser les bonnes questions sur ce que nous faisions, comment nous le faisions, et comment faire mieux demain. L’idée de la démarche était aussi d’emmener le maximum de collaborateurs vers cet objectif afin que tout le monde se sente concerné.
Nous avons lancé notre référentiel avec une campagne de contrôle permanent, tout en étant conscients qu’il fallait consolider ces bases. Je connaissais déjà le référentiel COSO, mais j’ai pensé que faire la formation me permettrait d’aller au-delà de la théorie.
Comment s’est déroulée la formation de préparation au passage de l’examen ?
C.B. : En deux temps : une partie e-learning en auto-formation et une seconde partie en groupe. La partie e-learning en amont est très pratique ! J’ai dépassé les temps indiqués, car c’était très dense mais très intéressant. Il est utile d’indiquer que cette amorce nécessite un réel investissement et fait partie intégrante de la formation.
Et le temps de formation en groupe ?
C.B. : C’est une formation qui nous permet vraiment d’avoir les bases et le cadre de ce référentiel du COSO. Elle permet de bien cerner les lignes de maîtrise, l’organisation, les structures et le rôle de chacun. Le support documentaire est également très bien fait, ce qui permet de ne pas se noyer dans la prise de notes. Je m’y réfère encore aujourd’hui.
La formation se déroule dans une belle dynamique, de nombreux exemples sont cités afin de nous contextualiser au mieux le référentiel.
Recommandez-vous ce certificat aujourd’hui ?
Je le recommande vivement ! Je pense que cela permet aussi de faire grandir la fonction de contrôle interne, de lui apporter une certaine reconnaissance, de la professionnaliser toujours plus. C’est une profession encore récente, mais qui prend de plus en plus d‘ampleur. Pour vous donner un exemple, nous étions un peu moins d’une vingtaine l’année dernière en contrôle interne dans le groupe, nous sommes environ 40 aujourd’hui en comptant les temps pleins et les collaborateurs détachés sur certaines entités, qui ne sont pas forcément à 100% sur la fonction.
Avez-vous évolué dans votre fonction depuis l’obtention du COSO ?
J’ai fait la formation et passé l’examen au mois de décembre et j’ai changé de fonction en début d’année. Au départ, je travaillais sur une des deux divisions de notre Groupe. Désormais, j’ai élargi mon périmètre et je suis sur le contrôle interne central au niveau du groupe. Je suis donc en charge de tout le référentiel de procédure, référentiel de points de contrôles et des outils associés (GRC, Data analytics…). Mais je dirais surtout que cette formation m’a permis de changer ma façon de véhiculer les messages du contrôle interne. D’insister plus sur les rôles et les responsabilités de chacun. Nous utilisons l’image de la photo et de la caméra. L’audit prend une photo d’une situation à un instant T quand au contrôle interne nous suivons plutôt l’évolution et la progression des contrôles, de la mise en conformité, comme si nous filmions avec une caméra.
Nous sentons en tous cas que grâce aux actions que nous avons initiées, nous touchons plus les comités de direction, les comités d’audit… Nous sommes vraiment aujourd’hui beaucoup plus dans une approche d’accompagnement des responsables de processus, afin que les premières lignes de maîtrise se sentent encore plus concernées, plutôt que comme des distributeurs de cartons rouges, ce qui était un peu le cas auparavant.