04 décembre 2017
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Normes d’audit interne : une seule option, s’y conformer
Cela fait plus de 40 ans que les premières normes d'audit interne ont été adoptées. Depuis lors, la profession a énormément mûri, et la multiplication des fonctions d’audit interne dans le monde entier a été remarquable. Les normes ont été revues et améliorées régulièrement et sont maintenant une composante essentiel du Cadre de référence international des pratiques professionnelles de l’IIA.
Aucune profession digne de ce nom ne peut exister sans des normes auxquelles ses membres doivent se conformer. Le dictionnaire Merriam-Webster définit une norme comme « un niveau de qualité, de performance, etc., considéré comme acceptable ou souhaitable... des opinions concernant les comportements convenables et acceptables du point de vue de la morale. » C’est principalement en raison des Normes internationales pour la pratique professionnelle de l'audit interne de l'IIA que l’audit interne est désormais reconnu comme une profession à travers le monde.
Malgré le caractère accessible des normes professionnelles d’audit interne, force est de constater que le niveau de conformité est décevant. Selon l’enquête du Common Body of Knowledge (CBOK) menée par la Fondation de l’audit interne de l’IIA en 2015, moins de 35% des responsables de l'audit interne sont en totale conformité avec les Normes de l’IIA relatives au programme d’assurance et d’amélioration qualité. Malgré une conformité souvent plus élevée avec les autres Normes, nous devons reconnaître que, comme le dit le proverbe, une chaîne est aussi solide que son maillon le plus faible. Ce qui est encore plus troublant, c’est que l’enquête CBOK a révélé que de nombreux responsables de l’audit interne qui ne respectent pas les Normes ne font pas état de leur non-conformité à leur comité d’audit ou aux autres organes de gouvernance.
J’ai mené un rapide sondage sur Twitter en prévision de cet article et il en est ressorti que seuls 57% des répondants se considèrent en totale conformité avec les Normes.
En toute franchise, la quête de l’audit interne pour être reconnu comme une profession est compromise par ce taux préoccupant de non-conformité aux normes professionnelles. Comme le souligne le rapport du CBOK :
Certains estiment que l’audit interne ne sera pas reconnu universellement comme une profession à part entière tant que, d’une part, les auditeurs internes ne seront pas soumis à des normes obligatoires, et que, d’autre part, ils ne les mettront pas en œuvre et ne les respecteront pas de manière homogène.
Au-delà des beaux discours sur la profession, la conformité avec les Normes a une incidence directe sur l’efficacité et le positionnement de chaque fonction d’audit interne. Les responsables de l'audit interne qui ne garantissent pas le respect des Normes s’exposent eux-mêmes ainsi que leur fonction à des risques. Le rapport du CBOK indique que « comparé aux autres participants à l’enquête CBOK, les responsables de l’audit interne qui déclarent se conformer aux normes professionnelles en matière de qualité :
- sont plus enclins à relever fonctionnellement d’un Conseil, d’un comité d’audit ou d’une autre entité similaire ;
- sont davantage susceptibles d’avoir accès sans restriction à toutes les informations dont ils ont besoin pour mener à bien leurs activités d’audit ;
- travaillent pour des organisations dont les processus de management des risques sont plus poussés ;
- font appel à un plus large éventail de ressources pour développer leurs plans d’audit ;
- mobilisent davantage les systèmes d’information dans le cadre des procédures d’audit interne ;
- ont davantage tendance à s’appuyer sur des procédures consignées dans un manuel d’audit interne ;
- ont plus d’heures de formation et sont davantage susceptibles de bénéficier de programmes de formation formalisés ;
- sont plus enclins à juger entièrement suffisants les budgets de la fonction d’audit interne. »